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Sawfar Mermaid
par Lara Zankoul

Date : 2024

Dimensions : 100 x 69 cm

Médium : Photographie

Nombre d'éditions : 5 éditions

Prix : 4,500€

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Propos artistique

Alors que le soleil se couche sur les collines brumeuses de Sawfar, les phares d'un conducteur révèlent un spectacle étonnant : une sirène piégée dans un réservoir en verre. La créature éthérée flotte silencieusement dans sa cage d'eau, sa présence mystique contrastant avec le métal dur de la voiture qui l'a trouvée. L'image explore le contraste surréaliste entre le mystique et le banal, s'interrogeant sur la façon dont la magie est piégée dans un monde de dures réalités. C'est un moment de grâce que l'artiste Lara Zankoul révèle au spectateur.

 

La sirène est une créature qui incarne la dualité, mi-femme, mi-poisson, cette créature hybride habite un monde aquatique, mystérieux et inaccessible, souvent associé aux forces primitives de la nature et à une séduction énigmatique. Dans l'imaginaire collectif, la sirène symbolise aussi la fragilité humaine, les désirs et les contradictions intérieures, thèmes récurrents dans l'œuvre de Lara Zankoul.

 

Les artistes surréalistes, fascinés par les profondeurs de l'inconscient et les mystères de l'esprit, ont trouvé dans la sirène une figure idéale pour explorer les paradoxes et les dualités de la psyché humaine. Elle devient le symbole de l'inconscient, des rêves et des pulsions incontrôlables qui se cachent sous la surface de la réalité apparente. À la fois créature de légende ancienne et symbole des pulsions humaines universelles, elle cristallise l'idée surréaliste que le mysticisme peut exister dans les détails les plus triviaux de la vie quotidienne. Ainsi, dans les œuvres de l'artiste Salvator Dali, la sirène apparaît comme une figure d'attraction érotique et de transformation surréaliste, mélangée à des objets ou des formes quotidiennes, créant un sentiment de décalage et de rêverie. Ce contraste repose sur l'idée que la réalité n'est jamais aussi simple ou cohérente qu'elle le paraît à première vue : elle est toujours traversée par des forces plus profondes, irrationnelles et mystiques.

 

Lara Zankoul a créé des scènes de contes de fées composées d'une couche de sens qui ne peut être découverte que par ceux qui prennent le temps de les contempler. Cette sirène explore l'écart entre l'univers mythologique et la trivialité de la vie quotidienne. Elle incarne la tension entre l'irréel, toujours présent sous la surface de la réalité, et l'apparente banalité du monde moderne. Lara Zankoul enchante notre quotidien, ses contes de fées visuels remplissent toutes les fonctions de ce genre intemporel.

Biographie

Lara Zankoul est une artiste pluridisciplinaire née en 1987 à Beyrouth (Liban). Elle a suivi une formation en économie, mais ce n'est qu'en 2008, à l'âge de 21 ans, qu'elle a commencé à s'initier seule à la photographie. Son travail photographique a débuté comme une forme d'expression personnelle et d'exploration de sa vision artistique. En particulier, elle a expérimenté l'effet bokeh, qui est ensuite devenu un élément clé de son œuvre. Aujourd'hui, Lara Zankoul s'ouvre à d'autres médiums, même si la photographie reste au cœur de sa pratique. Elle produit de nombreuses vidéos, installations et animations en 3D. L'artiste puise son inspiration autant dans les peintures surréalistes et de la Renaissance, chez des photographes comme Tim Walker et Annie Leibovitz, que dans les sciences humaines, notamment la psychologie.

Elle ne cherche pas seulement à documenter la réalité, mais à l’expérimenter. Lara Zankoul utilise des décors réels ou construits à l’échelle humaine, plus réalistes que la vie elle-même. Ce sont des odes à l’architecture libanaise, en particulier celle de Beyrouth, où l’on retrouve des espaces cloisonnés, des ornements muraux peints, ou encore des fenêtres et des carreaux traditionnels. En arrière-plan, on peut voir par exemple la maison de ses grands-parents, ou encore des décors créés de toutes pièces dans ses séries aquatiques, comme The Unseen. Dans ces cas, l’ajout d’éléments décalés confère à la scène son aspect totalement surréaliste, car Lara Zankoul ne manipule pas ses images numériquement : tout ce que vous voyez dans ses photographies est réellement présent dans l’image. L’artiste construit un espace créatif onirique et surréaliste où tout est possible. Elle parvient à un résultat final extrêmement proche de ses attentes grâce à un contrôle rigoureux et minutieux de chaque aspect de ses compositions (décors, costumes, personnages, éclairages, maquillage, etc.). Cette attention méticuleuse aux détails lui permet de créer des récits visuels captivants, empreints de surréalisme, de fantaisie, de rêverie et de réflexion. Les photographies de Lara Zankoul sont belles et attrayantes, mais rien n’est laissé au hasard. Chaque image raconte une histoire. À travers ses photographies, elle capture le comportement humain, des problématiques sociales et des thèmes qui incitent le spectateur à se poser des questions. Elle crée ainsi une narration conceptuelle qui s’apparente davantage à un déchiffrage d’énigmes qu’à un discours linéaire. L’objectif de Lara Zankoul n’est pas de fournir une réponse à un problème, mais d’encourager le spectateur à réfléchir au sujet, un processus particulièrement visible dans sa série The Unseen. Dans cette série, elle repousse encore les limites du surréalisme en créant des aquariums de taille humaine, décorés et aménagés pour donner l’impression d’un environnement réel, qui servent de toiles de fond à ses photographies. L’eau devient un élément constitutif de l’œuvre, exploitant l’invisibilité, la dualité ou le contraste entre ce qui est submergé et ce qui est à la surface. Ce qui se trouve au-dessus de l’eau est visible, tandis que ce qui est immergé représente la réalité cachée. De cette manière, elle aborde des problématiques sociales, sociétales et politiques complexes, invitant le spectateur à réfléchir à ses propres ressentis et interprétations de la scène. Lara Zankoul "[...] invite le spectateur à déchiffrer les symboles cachés et à interagir avec l’image pour réfléchir à la réalité et à l’expérience personnelle. Ce qui semble si irréel au premier abord peut être plus proche des complexités de nos esprits qu’on ne le pense."

Depuis 2014, Lara Zankoul expose dans des expositions collectives et individuelles, à l’échelle nationale et internationale. À Beyrouth, elle a exposé dans les galeries Ayyam et Art Lounge, et à l’étranger, à la Guy Hepner Gallery à New York et à la HEIST Gallery à Londres. Ses photographies ont également été publiées dans des magazines de mode prestigieux comme Vogue et Harper’s Bazaar. Elle a été finaliste des Hasselblad Masters en 2021 et lauréate de la troisième édition du concours Gen Next de Broncolor.

Texte écrit par Sarah Maurin - copyright ART GIRLS

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