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Texte de présentation de l'artiste Megan Laurent

Annelise Stern | Décembre 2022

 Contradictoire 

J’ai une confidence à vous faire : j’ai une alpha. Dans les NFT, une alpha c’est une information dont la connaissance vous donne un avantage sur les autres. Mon alpha c’est de connaitre le travail d’autoportrait de Megan Laurent. Née en 1990, cette artiste photographe française travaille depuis 2010 sur l’autoportrait. Douze ans, c’est long. Dans chacun de ses autoportraits réside un début de rébellion. Ça commence par : “Je suis suffisamment importante et intéressante pour être mon propre sujet de création.” Ça continue avec : “Je suis suffisamment douée pour savoir comment je souhaite me représenter et me mettre en scène.” La suite logique c’est certainement qu’une autre fille en voyant ça attrape un appareil photo et présente au monde la vision qu’elle se fait d’elle. Qu’elle définisse avec son propre langage photographique la façon dont elle veut qu’on la perçoive.

Megan Laurent se met en scène. Elle crève l’écran. Avec brutalité. Avec toutes ses cicatrices, ses erreurs et ses défauts. Avec cette sincérité et cette féminité trash qui disent : je t’emmerde. Elle ne fait aucune concession. C’est un travail d’écorchée. Elle t’attrape et elle ne te lâche pas. Regarde. Il y a un peu du trash de Despentes, du rock de Goldin et surtout beaucoup de courage chez Megan Laurent. Son travail sur l’autoportrait est la représentation la plus juste qu’il m’ait été donné de découvrir du female gaze. Dans toute sa complexité. Toute sa contradiction. Megan ne suggère pas. Elle impose. C’est l’incarnation de ce que la féminité a de plus brutal.

Les NFTs ont été pour Megan Laurent l’occasion d’explorer de nouvelles pistes artistiques. Elle s’attaque dans sa série Pixel on earth à ses archives en ressortant une série de photographies de paysages prises en 2017 sur l’île d’Ormuz en Iran. À l’aide d’une palette de couleurs flamboyante, elle retravaille une à une ses images de manière digitale. Une entrée assez réservée dans le web3 quand on connait bien son travail artistique. La maitrise de la composition est là. La maitrise des couleurs. L’esthétique est parfaite. C’est un très bon travail, personne ne dira jamais le contraire. Mais Megan, j’ai tellement hâte. Tu crèves l’écran dans chacun de tes autoportraits. C’est cru. C’est brut. Le web3 a besoin de ça. Tu vas faire un malheur. À suivre, car ce n’est pas quelques autoportraits qu’elle va minter dans les mois à venir, mais un véritable livre qui retrace ses douze années d’exploration de l’autoportrait.

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